TaTIANA CHEVALIER
AMALGAME
Tatiana CHEVALIER (Pas-De-Calais, 1983)
C'est en 2012 qu'elle fait ses premiers pas dans la photographie et décide de se concentrer sur l'autoportrait. En 2013, elle réalise son premiers reportage photographique au sein de la GRAFFENBOURG de Brumath. Ce reportage ( La Mémoire des Aînés )fera l'objet d'une première exposition à l'occasion de l'ouverture de la médiathèque de la ville de Brumath. En 2013 toujours, la photographe réalise son premier projet photographique NOUVELLE VITRINE qui sera exposée 3 années consécutives dans la région Alsace. En 2014, anime des ateliers photographiques au sein d'espaces culturels.
Depuis 2015, ses photographies illustrent plusieurs pochettes d'albums (Selia, Eric Kaija Guerrier, Nirvana, Paul Barbieri etc...). Elle réalisera en 2015/2016 les visuels de communications du CIRA de Strasbourg.
En 2016, en parallèle du projet photographique AMALGAME devient membre du collectif du Rêve du Papillon.
AMALGAME
Exposition Strasbourg 2017
Assistante et maquillage/coiffure par Jill B.
AMALGAME sera exposé du 20 juin au 1er juillet 2017 en la chapelle protestante de l’hôpital civil de Strasbourg
Ouverture du lundi au vendredi de 9h à 12h.
Rencontre avec Tatiana CHEVALIER
Samedi 24 juin 18h-19h30
Mardi 27 juin 18h-19h30
mercredi 28juin 18h-19h30
Vendredi 30 juin 18h-19h30
Samedi 1er juillet 16h-19h30
AMALGAME
"20 juin de l'année 1792, le peuple de Paris envahit les Tuileries. La foule en colère parvient jusqu’au roi et lui tend un bonnet phrygien. Louis XVI, un peu surpris, s’en empare et le coiffe. Apparue quelques temps, après la prise de la Bastille, cette coiffe fait fureur chez les sans-culottes. C’est une façon pour eux de revendiquer la liberté conquise, car le bonnet phrygien était porté par les esclaves affranchis dans l’Empire romain. En effet, à cette époque, les affranchis (esclaves récemment libérés) se coiffaient d’un bonnet conique."
Et Tatiana Chevalier créa Marianne. Cette femme-symbole, icône historique, apparue le 20 juin 2016, ouvre ensuite la porte de la galerie à d’autres personnages, exclusivement masculins. Tour à tour, ils se présentent sous nos yeux, nous entraînant dans les ballets de cour mais sans ronds-de-jambes, mélangeant les époques et les registres. Le spectateur est embarqué dans un face à face grandeur nature dans lequel la dialectique du regard s’installe. L’observé n’est alors plus toujours celui qu’on croit !
Posé dans son cadre de velours pourpre, comme un objet précieux dans un écrin, chacun des personnages est à la fois unique, universel et cependant non conventionnel. Unique dans son incarnation physique de l’instant et universel dans le caractère représenté, tout en faisant un pied de nez aux conventions à travers les détails insolites présents dans chaque portrait. Un drôle de mélange qui pourrait faire penser au jeu des sept erreurs mais qui n’en expose pourtant aucune.
Face à face en clair-obscur, l’œil est d’abord attiré par le regard de l’icône. Un savant mélange d’expression, tantôt mélancolique, tantôt ironique. Puis, au fur et à mesure, des détails sortent de l’ombre. Une ombre toujours présente, non pour dissimuler mais, au contraire, pour accentuer l’essentiel. La lumière, délimitant les espaces, combinée à une déclinaison de rouges, de noirs et de couleurs vives, vient accentuer la dimension dramatique des portraits. Tatiana Chevalier dessine ses personnages avec contraste dans un environnement épuré de décor pour en concentrer le sens, en renforcer la dramaturgie, empruntant les codes et toute sa modernité au Caravage.
Assis face à l’objectif, les personnages semblent si proches qu’on pourrait les toucher. La distance avec le spectateur est alors abolie : chacun est invité dans l’intimité de l’espace clos qu’est la photographie pour un dialogue à inventer. Échanger face à des portraits figés et muets, quelle incongruité ! Pas si sûr. Amalgame est née suite aux attentats du 7 janvier 2015. Le projet, qui a mûri sur le sol fertilisé par tant de « Je suis Charlie », fait écho au besoin de communiquer des individus. De partager des idées, de les confronter, de les faire évoluer, de les contredire, de les malmener, de les faire grandir… de s’exprimer tout simplement.
Ces douze portraits ne sont finalement que le reflet, dans leur diversité de caractères, de la société actuelle. Une sorte d’iconographie sociale en douze volumes. S’engager dans un tête-à-tête avec ces photographies, ce n’est peut-être alors rien d’autre que de se regarder dans un miroir et pouvoir se demander simplement comment continuer à avancer ensemble.